«Les habitants de la capitale vivent enfermés, ils n’ont nulle part où aller», a alerté le 9 mars Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l’Organisation internationale pour les migrations (IOM), décrivant «une ville en état de siège».
«Les gens qui fuient ne parviennent pas à contacter les membres de leur famille et amis qui sont dans le reste du pays pour pouvoir trouver refuge. La capitale est encerclée de groupes armés et de dangers».
Les bandes criminelles, qui contrôlent la majeure partie de la capitale ainsi que les routes menant au reste du territoire, s’en prennent depuis plusieurs jours aux commissariats, prisons et tribunaux, en l’absence du Premier ministre Ariel Henry, dont elles réclament la démission tout comme une partie de la population.
Celui-ci est, selon les dernières nouvelles, bloqué dans le territoire américain de Porto Rico après un voyage à l’étranger.
Face à ces violences, des dizaines d’habitants ont investi les locaux d’une administration publique à Port-au-Prince, espérant y trouver refuge.
«Depuis hier soir, nous n’avons pas pu dormir. Nous sommes en train de fuir, moi avec mes effets personnels posés sur ma tête, sans savoir où aller», a raconté à l’AFP une fonctionnaire contractuelle, qui a dû quitter sa maison.
«Aujourd’hui, ce ne sont pas nos voisins de la République Dominicaine qui se battent contre Haïti, mais ce sont des Haïtiens, du même sang, qui se battent entre eux», a-t-elle déploré.
La veille au soir, des hommes armés avaient attaqué le palais national présidentiel et le commissariat de Port-au-Prince, a confirmé à l’AFP le coordonnateur général du Syndicat national de policiers haïtiens (Synapoha).
Plusieurs assaillants ont été tués, selon la même source.
Ils avaient attaqué le palais.