«Vous ne voulez pas lutter contre la corruption, vous ne voulez pas lutter contre la pourriture, parce que la pourriture est au cœur de votre système! », a lancé le 27 mars à l’Assemblée nationale le président délégué du groupe Rassemblement national (RN), Jean-Philippe Tanguy.
La chambre basse du Parlement français a adopté le même jour, par 171 voix contre 25, en première lecture, une proposition de loi visant à « prévenir les ingérences étrangères », avec la création d’un registre national de l’influence.
Le texte prévoit la possibilité de geler des avoirs financiers et une extension controversée d’un dispositif de surveillance algorithmique pour l’heure circonscrit à la lutte antiterroriste.
Le rapporteur du texte, le député Renaissance de la Vienne Sacha Houlié, membre de la délégation parlementaire au renseignement (DPR), avait justifié la nécessité de ce projet de loi par les récentes cyberattaques contre plusieurs ministères, revendiqués par différents groupes de hackers prétendument «islamistes» et «pro-russes», ou encore par l’affaire des étoiles de David bleues peintes sur des immeubles de la région parisienne fin octobre.
À la suite de cet événement, les autorités françaises avaient crié à l’«opération ingérence numérique russe», non sans provoquer l’indignation de Moscou qui avait dénoncé des accusations «totalement scandaleuses» et «stupides».
L’un des amendements au projet de loi, exigeant la déclaration des financements étrangers des groupes de réflexions, a été porté par le député et porte-parole de Renaissance Benjamin Haddad.
Jusqu’à son élection en juin 2022, celui-ci était directeur Europe du Conseil de l’Atlantique, un groupe de réflexion basé à Washington dont la principale mission demeure de promouvoir la coopération entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Du côté du RN, on pointe du doigt un texte qui manque d’ambition. Une « petite loi, que vos montagnes de mensonges accouchent de cette souris ridicule qui ne servira à rien », a dénoncé Jean-Philippe Tanguy, qui épingle également le deux poids deux mesures du camp présidentiel.
Le député RN met ainsi en parallèle l’attitude de ses homologues de la majorité, qui passeraient leur « temps à parler des ingérences étrangères » et à faire « le tour des médias, pour faire peur aux Français aux élections, pour dénoncer les oppositions » avec leur passivité face à certains pays, notamment les États-Unis.
La montagne de manipulations sur les ingérences accouche d’une souris ridicule, une loi incapable de lutter contre les ingérences étrangères.
— Jean-Philippe Tanguy Ⓜ️ (@JphTanguy) March 27, 2024
La Macronie n’est qu’hypocrisie. Elle ne peut pas lutter contre les ingérences car la corruption est au cœur de son système ! pic.twitter.com/giiAK6uFsb